La saga des Monange

Le premier chapitre est consacré à l'Antoine, le bisaïeul charpentier, le premier à émigrer à Paris en 1870. Dans les chapitres suivants l'auteur raconte son enfance et sa vie de jeune homme. Il grandit auprès de ses grands-parents et ce sera l'Auguste, le patriarche de toute une tribu, personnalité généreuse, que l'enfant aimera le plus avec sa mère, trop vite disparue. Il tient une boutique de couleurs et sa cousine une échoppe de brocante aux puces de Montreuil. Grâce à Auguste, caissier le soir au cinéma du quartier le jeune garçon découvre le cinéma des années cinquante. Plus tard, il devient un fan de jazz.

Dans la suite du récit, Jean Monange décline toutes les étapes de son parcours professionnel et politique, depuis son CAP de monteur chauffagiste jusqu'à ses missions auprès du Ministre de la consommation, en passant par les dix-sept années à la Banque de France, au département de la fabrication des billets. En formation permanente, ce brillant autodidacte, syndicaliste militant, devient expert en communication.

Après une vie sentimentale quelque peu agitée, il trouve tardivement la femme de sa vie. La dernière partie du récit est d'un intérêt historique plus marqué. Bien après la guerre, intrigué par l'absence d'une tête détourée sur certaines photographies familiales, il interroge sa grand-tante qui lui révèle un secret de famille: l'oncle Raymond a été un "mauvais garçon", proxénète, acoquiné à la Gestapo et à des chefs de gangs qui défraieront la chronique après la guerre. De la tristement célèbre rue Lauriston jusqu'à la terre même de ses ancêtres (Tulle et la Corrèze), Raymond a sévi avec cruauté. Jugé, condamné, il est fusillé en 1952. L'auteur évoque enfin rapidement l'essaimage des Monange de par le monde.